Quelques éléments du discours d’accueil prononcé par Geneviève PAYET, candidate EELV aux Européennes
” David, Marie, nous vous souhaitons la bienvenue dans notre île et vous remercions d’être venus jusqu’à nous dans le cadre de cette campagne des européennes.
Tous les échanges que nous avons eus avec vous pour préparer votre venue vous montrent à quel point nous sommes mobilisés et surtout concernés par le programme que nous portons ensemble ; j’ai envie de dire autant qu’en métropole, je préfère dire plus qu’en métropole et lors de vos déplacements et rencontres vous en comprendrez vite la raison. Tout au long de votre séjour, nous vous ferons toucher du doigt nos savoir-faire et, nous l’espérons, nous témoignerons de notre volonté de préserver ce qui peut encore l’être, de réparer les erreurs politiques commises, de participer – à notre niveau – à la sauvegarde de notre territoire, donc de notre planète en danger.
La Réunion, nous l’espérons, va vous surprendre par ses paysages époustouflants, par la diversité de sa population, par la richesse de sa culture, par nout causé créole si imagé et si vivant, par l’immensité si prometteuse de son horizon sur l’Océan Indien, par sa capacité à innover en matière d’agronomie, d’énergie, de santé, de gestion de notre patrimoine, de protection de notre biodiversité, par ses luttes contre les inégalités et le sexisme, par sa mobilisation autour de la problématique transport, …
Mais derrière ces belles images, et à l’ombre de nos vœux, se révèle une toute autre vérité. Effectivement, rapports et enquêtes successifs nous obligent à regarder le soleil en face. Dans l’ordre que l’on veut, car tous les indicateurs sont d’égale importance dans leur médiocrité, citons : l’illettrisme, le chômage, l’exposition à des maladies vectorielles, la pauvreté, les violences intrafamiliales, la baisse de la fertilité masculine, les suicides, les pathologies respiratoires, endocriniennes et rénales, la précarité économique et sociale, l’exposition à des substances toxiques, l’accès au logement, les accidents de la route, le décrochage scolaire, les faillites dans le monde de l’entreprise, la qualité de notre eau et celle de notre air, celle des produits de consommation sur nos étals, comme en grande surface, …
Après un été plus chaud que la moyenne habituelle, plus long et avec une pluviométrie déficitaire, on se retrouve cette année avec une sécheresse jamais égalée depuis près de 50 ans. Face à cette situation, tout à fait prévisible car annoncée, que nous devions anticiper, l’heure est certes à la concertation (mise en place d’un Comité Sécheresse) mais dans la perspective de l’hiver, l’heure est surtout à l’action. Les coupures d’eau seront inévitables pour les foyers, le monde agricole subit déjà les conséquences dommageables.
En résumé, la condition humaine n’est pas de piller les ressources et détruire la vie sur Terre, mais de préserver le vivant. Prédation et domination, doivent se substituer à solidarité et lutte contre les inégalités. Il est évident, et nous en sommes tous bien conscients, que le dérèglement climatique, la perte de notre biodiversité, les crises sociale et économique, … vont inévitablement générer un effondrement civilisationnel parallèlement à l’effondrement de notre planète.
Alors, sursaut ou catastrophe, écologie ou barbarie ? C’est le prix à payer après avoir tant consommé et produit autant de déchets. Comment allons-nous nous comporter vis-à-vis des femmes, des hommes, des enfants, ces millions de personnes que le fracas de notre monde a jeté sur les routes au péril de leurs vies ? Comment allons-nous nous comporter face à nos mers et à nos océans contaminés et désertés ?
Soyons juste réalistes et courageux, nous avons plus qu’à avancer ! Puisse cette réflexion d’Oscar WILDE guider nos ambitions : « Il faut toujours viser la lune, car même en cas d’échec on atterrit dans les étoiles » !
Chers camarades et amis écologistes, nous sommes devant vous non pas avec un discours, mais avec un programme ! Alors, kossa nou attende pou changé ? Pour nous l’Europe est un échelon majeur de la politique, celui où nous voulons et pouvons changer les choses. Ces élections à venir ne seront pas comme les précédentes, en cause l’urgence climatique à laquelle nous avons tous la responsabilité de répondre. La question de la dégradation du climat est cardinale pour nous puisqu’il y a véritablement une menace pour notre survie. Les chemins jusqu’à présent empruntés par nos responsables politiques sont tous pavés de … balivernes.”
Alors, koi nou fé ? Lé ankor temps pou nou changer !
Toute y commence avec zot !