Un territoire durable
PLANTER-MANGER OU LA NÉCESSITÉ D’ATTEINDRE UNE SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE
La crise sanitaire que nous traversons apporte la preuve de la fragilité de notre île en raison de sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur :
Couverture actuelle des besoins : – entre 70 et 75 % pour les fruits et légumes – environ 50 % pour les volailles et le porc – 30 % pour les bovins et 20 % pour les ovins et caprins. La Réunion compte, 6900 exploitations agricoles, d’une surface moyenne de 6,4 ha (Source Insee et Etats Généraux).
Pour EELV la transition agricole est indispensable,il nous faut réapprendre à nourrir notre terre et nourrir nos habitants, manger mieux, manger local, manger à un juste prix sont une priorité absolue.
Nous militons pour substituer au modèle agro-chimique un modèle agro-écologique par le développement d’une agriculture vivrière valorisant l’autoconsommation et l’économie de subsistance.
Région et Département doivent avoir une stratégie d’aide à la reconversion de la filière canne avec un objectif d’autonomie alimentaire.
Circuits courts, diversifications, cohabitation canne/cultures vivrières, retour aux fruits/légume « lontan », mise en place d’usines de transformation pour mise en conserve…
A l’horizon 2025-2030, selon les prévisions unanimes, le pétrole, de plus en plus rare, sera cher. Europe Ecologie propose de limiter les facteurs de production et les moyens d’échange, qui sont consommateurs d’énergie. Cela signifie envisager une agriculture beaucoup plus autonome, qui fasse moins appel aux importations d’intrants (carburant, engrais, pesticides, machines…) et qui offre à la population réunionnaise une nourriture de qualité et en quantité suffisante pour 1 million d’habitants.
Développer une agriculture éco-compatible et propre
- diminuer engrais et pesticides, avec une part croissante d’agriculture biologique (passer des 0,3% actuels à 7 ou 8% en 2020). -encourager une agriculture paysanne, sous la forme polyculture-élevage avec rotation des cultures. Ainsi, le fumier des animaux permet de supprimer les engrais chimiques, les agriculteurs ont des sources de revenus différenciées et le travail est mieux réparti sur l’année. - favoriser, par le système des aides, une agriculture propre - dégager du foncier et refuser les déclassements intempestifs
La canne a sucre…. est typiquement un héritage colonial: produire du sucre à des fins d’exportation vers la métropole et l’Europe. Mais avec le temps, elle s’est aussi intégrée aux habitudes et à la culture réunionnaises. La canne occupe 25 000 ha sur les 47 000 ha de surface utilisée. Le reste de la répartition est le suivant (chiffres arrondis, 2007 sources INSEE):
– prairies et cultures fourragères: 13 000 ha
– fruits : 2 000 ha
– légumes frais : 1 500 ha
– jardins familiaux : 3 000 ha
– autres (céréales, vignes, tubercules, légumes secs, jachères, etc… : 2 500 ha
Répartition par revenus :
– canne à sucre : 90,5 millions d’€
– fruits et légumes : 115,8 M €
– produits de l’élevage : 105,3 M €.
Remarque : la canne occupe 53 % des terres pour 27, 5 % des revenus.
AUTONOMIE ENERGETIQUE
Afin de réduire l’importation de fioul et de charbon, la région prévoit l’importation de biomasse.
La position d’EELVR est claire à ce sujet :
pour approvisionner les centrales d’Albioma, il va falloir déforester, aux États-Unis ou en Afrique, puis transporter le bois par route et par mer avec un important bilan carbone que les porteurs du projet préfèrent minimiser. Le plus gros producteur mondial de biomasse, l’américain Enviva, partenaire d’Albioma, est d’ailleurs au coeur d’une intense polémique pour son activité de déforestation aux États-Unis.
Mais il y a pire, car contrairement à ce qu’affirment les Industriels de la biomasse, la combustion du bois n’est pas neutre. Plus de 500 scientifiques ont alerté la Commission Européenne sur les risques associés à la combustion de la biomasse forestière affirmant que la production d’électricité́à partir de la biomasse solide émet plus de CO2 que l production à partir du charbon.
Depuis des semaines, plusieurs ONG environnementales internationales sont vent debout contre ce projet de la région et demandent aux investisseurs publics et privés de le suspendre en l’absence d’étude d’impact environnemental. Ce va à contre-sens des objectifs climatiques et à contre-courant de l’objectif d’autonomie énergétique, il reste dans une logique de dépendance à l’importation, La Réunion ne sera pas autonome en 2030.
La souveraineté énergétique suppose que la Région Réunion se dote d’outils locaux de production reposant sur les énergies renouvelables locales créatrices d’emplois locaux : énergie thermique marine, énergie houlomotrice, amélioration de la production hydraulique, stations de transfert d’énergie par pompage, géothermie, photovoltaïque, etc. EELVR milite pour le développement de ces énergies.